HWÉELDI, 1864-68, THE NAVAJO's LONG WALK AND DEPORTATION
By Christine Prat
Original in French at:
Censored News
In the second half of the 19th century, the conquest of 'The West' intensified. In 1846, the United States attacked the recently independent Mexico and acquired a huge portion of territory through the Guadalupe-Hidalgo Treaty of 1848. For a long time, settlers mainly wanted to acquire agricultural lands and were not interested in the rocky desert lands of the Southwest. However, in the second half of the 19th century, people started looking for gold and other resources.
In the 1860's, the American Army had military posts in the Southwest, on the ground that Navajos and Apaches often raided the area. In the region corresponding to present day Arizona and New-Mexico, settlers captured Native women and children as slaves, rather than buy African slaves from traders. Native warriors tried to free the captives and raided the area. However, in the 1860's a rumor spread among white people that there would be gold in the Navajo Territory. One who is said to have believed in the rumor was Colonel Kit Carson. He managed to convince General Carleton that it was necessary to get rid of the Navajos.
The Army attacked the Navajo Territory, while Fort Sumner – named after General Edwin Vose Sumner - was being built, on a site called Bosque Redondo by the Spanish. In the winter 1863-1864, Carson's Army killed, destroyed crops, and rounded up all the Navajos they could. In the Canyon de Chelly, where people hid in caves, the Army destroyed everything that grew, like the peach trees Navajos were so proud of. Some warriors managed to hide in the many caves and canyons of the region. But the thousands of Navajos taken prisoners were forcibly marched for some 400 miles, in the winter, to Bosque Redondo. Many died underway. Especially children and old people died of hunger and exhaustion or drowned while crossing rivers.
At the site where they were to be detained – called 'reservation' but in fact the first concentration camp, with extermination intentions – they were supposed to care for their own needs. They were supposed to plant crops. However, the place was particularly unhospitable, wood was scarce, and the water of the River Pecos was alkaline, thus not suitable to drink, making them sick, and not suitable for irrigation either. A few hundred Mescalero Apaches were also detained in the camp.
Although the soldiers in the Fort were supposed to guard the camp, and certainly to prevent the prisoners to run away, they hardly interfered when Comanches, then enemies of the Navajos and the Apaches, attacked them.
After a few years of bad crops, in which the Army had to provide minimal food rations to the prisoners, which still cost money to the Army, it was decided that it would be cheaper to let the survivors go back home, to a reservation drawn as a rectangle on a map, in the Treaty of June 1st 1868. The survivors were probably 'lucky' that their ordeal mainly took place during the Civil War. It made the Army's budget even tighter, and many militaries of the region had gone over to the Confederates.
The survivors just went back home, where they came from, as they had not learned to recognize an arbitrarily drawn rectangle in the landscape. Since then, the Navajo Reservation has been enlarged several times, but they are not yet back to their whole territory between the Four Mountains.
The story of Hwééldi has been told through the generations. In 2009, Camille Manybeads Tso has been telling the story of her great-grandmother, who managed to hide with her baby and escape the Long Walk, in a movie, "In The Footsteps of Yellow Woman", which has been shown in France, during the Festival AlterNatif in Nantes. In Klee Benally's movie "Power Lines", first shown in the US in 2015 and in Paris in 2016, allusions to Hwééldi run all along the movie.
The pictures below have all been taken on the site of the camp. It has been declared a New Mexico State Monument in 1968. A memorial housing a museum, designed by Navajo architect David N. Sloan was opened on the site in June 2005. The place being now managed by the New Mexico Historic Sites division of the New Mexico Department of Cultural Affairs, the story is probably softened and you can be sure that in reality, it was worse. The site is situated close to Billy the Kid's grave, on Billy The Kid road, and in tourist guides and signs on the roads you will find only "Billy the Kid's Grave". Racists will always prefer a white thief than murdered Natives.
Dans la seconde moitié du XIXème siècle, la “conquête de l’Ouest” s’est intensifiée. En 1846, les Etats-Unis avaient attaqué le Mexique, indépendant depuis peu, et acquis une énorme portion de territoire, par le Traité de Guadalupe-Hidalgo de 1848. Avant, les colons voulaient surtout s’emparer de terres agricoles et avaient peu d’intérêt pour les terres rocheuses et désertiques du Sud-ouest. Cependant, dans la seconde moitié du XIXème siècle, les gens commencèrent à chercher de l’or et autres ressources minérales.
Dans les années 1860, l’Armée Américaine avait des postes militaires dans le Sud-ouest, sous prétexte que les Navajos et les Apaches faisaient des razzias dans la zone. Dans la région correspondant aux états actuels d’Arizona et du Nouveau-Mexique, les colons capturaient des femmes et des enfants Autochtones comme esclaves, ce qui revenait moins cher que d’acheter des esclaves Africains. Les guerriers Autochtones essayaient de libérer les captifs et faisaient des razzias dans ce but. Cependant, dans les années 1860, la rumeur s’est répandue parmi les Blancs qu’il devait y avoir de l’or dans le Territoire Navajo. Un de ceux qui crurent en cette rumeur était le Colonel Kit Carson. Il réussit à persuader son supérieur, le Général Carleton, qu’il était nécessaire de se débarrasser des Navajos.
L’Armée dirigée par Kit Carson attaqua le Territoire Navajo, tandis que Fort Sumner – nommé en mémoire du Général Edwin Vose Sumner – était construit, sur un site appelé Bosque Redondo par les Espagnols. Au cours de l’hiver 1863-64, l’armée de Carson tua des Navajos, détruisit les récoltes, et captura tous les Navajos qui n’avaient pu leur échapper. Dans le Canyon de Chelly, où les gens se cachaient dans des grottes, l’Armée détruisit tout ce qui pouvait pousser, entre autres les pêchers dont les Navajos étaient si fiers. Certains guerriers réussirent à se cacher dans les nombreuses grottes et canyons de la région. Mais des milliers de Navajos furent faits prisonniers et forcés de marcher sur environs 650 km, en hiver, jusqu’à Bosque Redondo. Beaucoup moururent en route. En particulier les enfants et les personnes âgées, moururent de faim et d’épuisement, ou se noyèrent en devant traverser des rivières.
Sur le lieu où ils devaient être détenus – appelé ‘réserve’, mais en réalité le premier camp de concentration de l’histoire moderne, avec intention d’extermination – ils devaient produire pour assurer leur survie. Ils devaient planter des céréales et autres produits alimentaires. Cependant, l’endroit était particulièrement inhospitalier, ils manquaient de bois, et l’eau de la rivière Pecos était alcaline, non-potable, la boire les rendait malades, et ne convenait même pas à l’irrigation. Quelques centaines d’Apaches Mescalero furent également détenus dans le camp.
Bien que les soldats du fort soient supposés surveiller le camp, et bien entendu, empêcher les prisonniers de s’évader, ils fermaient les yeux quand des Comanches – alors ennemis des Navajos et des Apaches, et au besoin collaborateurs – les attaquaient.
Après plusieurs années de mauvaises récoltes, durant lesquelles l’Armée devait fournir aux prisonniers des rations minimales, ce qui coûtait tout de même de l’argent, il fut décidé que ça coûterait moins cher de laisser les survivants rentrer ‘chez eux’, dans une réserve dessinée par un rectangle sur une carte, dans le cadre du Traité du 1er juin 1868. Les survivants ont probablement dû leur salut au fait que leur enfer ait eu lieu pendant la Guerre de Sécession. Ça réduisait énormément le budget de l’armée pour d’autres actions, et beaucoup de militaires de la région avaient choisi le camp des Confédérés, “les Sudistes”.
Les survivants rentrèrent chez eux, c’est-à-dire d’où ils venaient, n’ayant pas appris à reconnaître un rectangle abstrait dans le paysage. Depuis, la Réserve Navajo a été agrandie à plusieurs reprises, mais ils n’ont toujours pas récupéré leur Territoire ancestral, entre les Quatre Montagnes.
L’histoire de Hwééldi a été racontée de génération en génération. En 2009, Camille Manybeads Tso a raconté dans un film, “In the Footsteps of Yellow Woman”, l’histoire de son arrière arrière-grand-mère, qui avait réussi à se cacher avec son bébé et à échapper à la Longue Marche. Le film est passé en France, dans le cadre du festival Alter’Natif, à Nantes. Le film de Klee Benally, “Power Lines” – sorti aux Etats-Unis en 2015 et à Paris en 2016 – est d’un bout à l’autre parsemé d’allusions à Hwééldi, évènement crucial dans l’histoire de tous les Navajos.
Les photos ont toutes été prises sur le site du camp. Il a été déclaré Monument de l’état du Nouveau-Mexique en 1968. Un mémorial, qui héberge un musée, a été conçu par l’architecte Navajo David N. Sloan. Il a été ouvert le 4 juin 2005. Le site est actuellement géré par le Service des Sites Historiques du Nouveau-Mexique, qui dépend du Service des Affaires Culturelles du Nouveau-Mexique. Donc, les histoires ont probablement été quelque peu ‘adoucies’, croyez bien qu’en réalité, ça a été pire. Le site est proche de la tombe de Billy The Kid, et se trouve sur la Route Billy The Kid. Dans les guides touristiques et sur les panneaux indicateurs, vous ne trouverez que “Tombe de Billy The Kid” comme indication. Les racistes préfèreront toujours un voleur blanc à des Autochtones assassinés.
Christine Prat
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